Mon expérience de l’amour de soi

Je ne sais pas pour vous, mais le concept d’amour de soi résonne en moi depuis longtemps, porté par des expressions telles que :

« La charité bien ordonnée commence par soi-même. »
« On ne peut aimer l’autre si on ne s’aime pas. »

Ainsi, quand l’invitation d’amis à dîner me pousse à embellir ma demeure et à concocter un repas somptueux,
quand j’annule mes projets pour venir en aide à une amie,
toutes ces occasions où je dis « oui » pour faire plaisir, je me demande : n’est-ce pas une manifestation d’amour ?

En réalité, j’ai compris que ces actions étaient souvent motivées par le besoin d’être aimée. C’est un peu comme le syndrome du sauveur, inconsciemment orienté vers la création d’une image flatteuse de soi, que ce soit pour nous-mêmes ou pour les autres.

Il est essentiel de ne pas confondre cela avec l’élan de contribution authentique, de répondre à la détresse d’autrui ou de soutenir un proche dans le besoin. Cependant, reconnaître que ces actions nourrissent un besoin en nous est un premier pas vers une conscience plus profonde :

Le besoin d’avoir une bonne image de soi, de contribuer, de tisser des liens, de guérir une blessure intérieure, Le besoin de solidarité, de créer un monde en harmonie avec nos valeurs.

« Entrer en amitié avec soi-même », c’est devenir sa meilleure amie. « Aide-toi, et le ciel t’aidera. »

Facile à dire, mais qu’est-ce que cela signifie vraiment ? Comment comprendre de manière profonde ces précieux conseils ?

J’ai traversé des épreuves intenses : un burn-out, un effondrement familial, une séparation, une agression physique, la perte de crédibilité auprès de mes enfants, la perte de confiance de mes proches, un effondrement professionnel, la perte de mon domicile et le décès de mon père.

Ces expériences ont été marquées par le rejet, l’abandon, la trahison et l’humiliation. Le soutien, là où je l’attendais, faisait défaut. Cependant, ces événements m’ont conduit à une remise en question profonde, me permettant de lâcher prise et de reconstruire mes fondations sur de nouvelles bases.

Face à la perte de tout ce qui constituait ma vie, je me suis retrouvée seule avec mes émotions et mon histoire. J’ai alors entamé un chemin de compréhension de ce que la vie attendait de moi, apprenant de chaque pas, chaque jour. J’ai entrepris une reconstruction totale, accueillant ma vulnérabilité avec la douceur d’une mère pour son enfant.

Aujourd’hui, je suis ma propre mère, ma propre fille, ma propre sœur et ma meilleure amie. Je me donne la priorité, ayant appris à m’aimer et à me respecter. Pendant deux ans, j’ai choisi de m’isoler pour me protéger et me reconstruire. J’ai affronté mes peurs et les jugements, déterminée à retrouver ma paix intérieure.

J’ai compris que ma valeur ne dépendait pas de l’approbation des autres. J’ai accepté mes imperfections, me libérant du poids de la culpabilité et de la honte. J’ai appris à m’aimer telle que je suis, imparfaite et en constante évolution.

Mon parcours m’a doté d’une force intérieure, d’une confiance en moi nouvelle. J’ai développé une estime de moi qui accueille avec tendresse mes imperfections, reconnaissant les efforts de la petite fille que j’étais. J’ai appris à rendre aux autres la responsabilité qui leur revient, me libérant du fardeau de leurs attentes.

Cette transformation m’a permis de voir les autres avec compassion, reconnaissant leurs propres luttes et imperfections. C’est ainsi que j’ai découvert le véritable amour de soi et la capacité à aimer les autres dans leur humanité.

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